Une facture «salée» pour Goldman Sachs et les banques Citi, Nomura et HSBC

Dans une précédente chronique sur la finance, je vous faisais part de mon «étonnement» s’agissant du monde de la finance. De tous les outils et mécanismes dont disposent les «grands de la finance» pour, aujourd’hui, animer le marché financier et, bien sûr, en tirer de généreux profits.

A cet égard, rappelons-nous la bulle financière «dot.com» (2000) qui avait résulté en pertes massives pour nombre de petits épargnants et investisseurs. Avec, comme corollaire, de généreux profits engrangés par les maisons de courtage durant toute cette frénésie boursière.

Puis, rappelons-nous également la bulle immobilière «subprimes» de 2007-2008 où, cette fois-ci, ce sont les grands financiers qui ont réalisé des revenus mirobolants… en amenant le marché immobilier et l’économie mondiale au bord du gouffre.

Mais, consolation, cette fois-ci, ce sont 4 «grands de la finance» qui vont casquer… Que s’est-il passé?

Eh bien, il était une fois un important financier qui avait bâti un empire dans le commerce de détail, propriétaire de très grandes chaînes de distribution, et qui, au surplus, avait enrichi son empire d’entreprises qui fabriquaient les produits qu’il distribuait dans ses commerces. Et, pour faire «grand», avait mis sur pied des filiales dans nombre de pays et créé d’autres filiales rattachées à la «maison mêre». Un holding très puissant qu’il avait su créer au fil du temps.

Par ailleurs, pour augmenter encore plus son empire, pris la décision d’acquérir un autre manufacturier en finançant l’acquisition via de l’endettement et via l’émission de nouvelles actions de son holding. Qui plus est, pour profter au maximum de cette opportunité d’acquérir plus d’actions dans son entreprise, avait mis en garantie les actions qu’il détenait (collatéral) afin de souscrire un emprunt de 1,6 G$. Ce qui lui permettrait, à l’aide de ces liquidités, d’augmenter le nombre de ses actions dans le holding via les nouvelles actions qui seraient émises lors de l’acquisition. Un effet de levier – bien connu – qui permet, à même la valeur de ses actifs, de souscrire un emprunt pour acquérir de nouveaux actifs.

A l’époque, le risque pour les 4 grandes institutions financières et bancaires qui avaient entériné le prêt était minime puisque la valeur des actions «collatérales» atteignait 3,2 G$: un prêt avec un minimum de risques à hauteur de 50% de la valeur des actions. Ce type d’arrangement financier porte le titre de «securities-based loans» (SBL) et est de pratique courante chez les dirigeants de grandes entreprises.

Mais voilà, peu de temps après l’emprunt et l’achat du manufacturier, les autorités réglementaires ont enclenché une enquête dans ce qui semblait être des «irrégularités comptables» et des «transactons douteuses» entre le holding et les différentes filiales du groupe. Très semblable au stratagème mis sur pied par Enron et qui devait amener une des faillites les plus retentissantes de Wall Street.

Ainsi, dès le lendemain, la valeur des actions dégringole et, en moins de 48 heures, elles avaient perdu 76% de leur valeur, ce qui signifiait que les actions mises en garantie par le «grand financier» ne valaient plus que 18% de la valeur du prêt. Au surplus, un holding sous enquête qui ne pouvait pas produire d’états financiers certifiés et qui était grevé de dettes à hauteur de 21 G$.

Cela étant, aujourd’hui, les 4 grandes institutions financières et bancaires sont propriétaires d’actions qui ont une valeur minime et qu’il leur est impossible de revendre au risque de plomber davantage la valeur de celles-ci. Elles devront donc «casquer» une perte de 1,6 G$ qui viendra effacer les gains engrangés durant l’année en cours.

Mais, la morale de tout ceci est à l’effet que ce sont des grands financiers qui «écopent» d’une perte «salée»! Et, tenant compte des bulles qu’ils ont animé et des profits qu’ils en ont tiré par le passé, personne (autrement que leurs actionnaires) ne viendra les plaindre pour leur mauvais sort.

Pour en savoir davantage sur le «grand financier» à l’origine de toute ceci (Christo Wiese), sur son holding financier («Steinhoff International Holdings»), à lire l’excellent résumé qui nous est proposé sur le site Wolf Street:

Margin Debt, Backed by Enron-Déjà-Vu Steinhoff Shares, Hits BofA, Citi, HSBC, Goldman, BNP