Voilà qui fait un peu prétentieux comme titre d’un commentaire… et avec raison. Car le domaine des cryptomonnaies (dont Bitcoin fait partie, avec les Ethereum, les Litecoin,…) est un domaine nouveau développé par Satoshi Nakamoto, dont l’identité reste secrète.
Alors, pourquoi avoir développé une nouvelle «monnaie» à la base d’une spéculation des plus actives? Pour comprendre un peu les cryptomonnaies, faut fouiller un peu… beaucoup… énormément!
Ainsi, dans une précédente chronique où je présentais les «dessous» de la crise financière grecque – un séisme survenu en 2015 -, je relatais le fait que la Banque centrale européenne (BCE) avait «mis à genoux» le gouvernement grec (et forcé les habitants à accepter des coupures drastiques dans leurs pensions, dans les allocations,…) simplement en limitant les liquidités des banques (de détail) grecques qui n’avaient plus suffisamment de monnaie pour alimenter les guichets bancaires.
Les résidents se retrouvaient donc devant des guichets bancaires «vides» et, au surplus, les retraits étaient limités à 60 euros par jour… à la condition que la banque dispose de quelques liquidités dans ses coffres. Il faut dire que la BCE avait mis en place une pratique similaire pour Chypre dans les années précédentes.
Alors, comment se prémunir contre une banque centrale (BCE européenne, FED américaine, Banque du Canada, Banque d’Angleterre,…) qui peut imposer des restrictions aux résidents pour avoir accès à leurs avoirs et dispose d’un pouvoir absolu sur nos comptes bancaires?
Tout simplement en créant un nouveau système où votre compte de banque n’est plus sous le contrôle de votre institution financière (elle-même sous le contrôle d’une banque centrale) mais est géré dans le «nuage» («cloud», pour les gens familiers avec l’internet) via des ordinateurs disséminés à la grandeur de la planète.
Voilà ce que Satoshi Nakamoto et son groupe ont créé de toute pièce: un système où quiconque peut créer un compte de banque «virtuel». Là où ses dépôts sont consignés et qui peut servir à mener des transactions de tous les jours, le tout via une nouvelle «monnaie» baptisée Bitcoin. Brillant!
Evidemment, on comprendra que les gouvernements et les banques centrales désapprouvent ce nouveau système, au motif qu’il n’est pas réglementé, que n’importe qui peut créer une nouvelle cryptomonnaie et frauder les souscripteurs, qu’il peut servir à faire du blanchiment d’argent, qu’il peut servir à «masquer» des avoirs pour les mettre à l’abri de l’impôt,…
Ce à quoi on rétorquera: pour le blanchiment d’argent et l’éavasion fiscale, cela se fait couramment… avec des monnaies «reconnues» comme le dollard US ou l’euro européen… Ce n’est pas parce que ces monnaies étaient réglémentées que cela a suffi pour éviter le blanchiment d’argent, loin de là.
Mais, surtout, la raison principale pour désavouer les cryptomonnaies: les gouvernements et les banques centrales n’ont plus le contrôle absolu sur la monnaie et sur nos comptes bancaires et cela les embête énormément…
A suivre dans un prochain commentaire.