42 individus détiennent plus de richesse que… 3,7 milliards de personnes les plus pauvres!

En marge du sommet économique de Davos qui se tient en ce moment dans un centre de villégiature huppé en Suisse, les dirigeants qui façonnent notre économie et nos politiques sociales (ministres, présidents, chefs d’entreprises, grands financiers,…) vont à nouveau discuter des grands enjeux qui se présentent à nous en ce moment. Des enjeux tels la mondialisation, la libéralisation des échanges, l’environnement, le support aux économies émergentes (i.e. les «pays pauvres» dénomés ainsi par rectitude politique), les changements climatiques,… Et, bien sûr, des inégalités engendrées par la richesse soudaine et d’importance des plus grandes fortunes de ce monde.

Jeff Bezos, fondateur d’Amazon et la plus grande fortune dans le monde

Or, même si ces sommets sont fort importants puisqu’ils mettent en relation des «gouvernants» avec le monde des affaires et qu’ils concluent sur des réformes à mettre en place afin de corriger les inégalités et assurer le développement économique de tous, dans les faits bien peu de résultats concrets sont issues de telles rencontres.

Ainsi, le magazine The Guardian, dans son édition de ce jour, met en évidence une étude réalisée par Oxfam (à partir de données validées par la banque Crédit Suisse) et qui nous informe du fait que, aujourd’hui, 42 individus (les plus fortunés) détiennent des avoirs supérieurs à ceux de 3,7 milliards de personnes, ceux-là même qui confectionnent nos vêtements et nous procurent notre nourriture. Alors que, en retour, ils obtiennent des revenus tout juste suffisants qui les maintiennent dans un état de pauvreté constant.

Renversant.

Evidemment, un tel constat a déjà été établi par le passé au sein de nombreuses rencontres tenues par les «grands acteurs» qui nous gouvernent. Cependant, force est de constater que, à ce jour, aucun résultat concret ne s’est avéré efficace pour rééquilibrer cette disparité dans les revenus. Cet état de fait engendre des «mouvements sociaux» qui sont contraires à l’intérêt général et sources de conflits potentiels, tel que l’histoire nous l’enseigne:

  • fin des échanges commerciaux «ouverts» en réponse à la mondialisation qui laisse nombre d’individus sans emploi
  • élection de dirigeants «nationalistes» lesquels antagonisent leurs rapports avec les pays limitrophes
  • augmentation des budgets militaires et résurgence des antagonismes antérieurs
  • révoltes dans les pays où la pauvreté est endémique
  • fin des politiques visant à supporter les pays émergents en les laissant dans un état de pauvreté perpétuelle

Or, il est de la plus grande importance de corriger ces inégalités dans la mesure où une juste répartition de la richesse globale est la seule assurance d’une paix et d’une prospérité future pour l’ensemble de nos sociétés. A contrario, elle ne peut que favoriser les éléments susceptibles de nous replonger dans les antagonismes et les affrontements du passé.

Et, comme effet collatéral (la «business» dans sa plus stricte incarnation), en poursuivant une mondialisation «intelligente et cohérente» (qui ne laisse pas sans emplois nos collectivités) et en supportant le développement économique des pays émergents, eh bien les moins bien nantis auront ainsi les moyens de se procurer nos produits et de recourir à nos services… à notre grand avantage à nous, cela va de soi…

Inequality gap widens as 42 people hold same wealth as 3.7 bn poorest – The Guardian – 2018-01-22